180 millions de dollars, c'est le montant que Toyota devra paier en amendes après être parvenu à un accord avec le Ministère américain de la Justice. Dans une déclaration, la cour a déclaré que Toyota avait violé "systématiquement et de manière persistante" une loi qui oblige les fabricants à signaler les défauts potentiels des systèmes conçus pour purifier les gaz d'échappement. Plus précisément, une entreprise est tenue de soumettre un rapport à l’Agence Américaine pour l’Environnement EPA si 25 véhicules ou plus ont rencontré de tels problèmes au cours d'une période de 12 mois, afin que le gouvernement puisse déterminer s'il doit prendre des mesures.

10 ans de silence

Selon le tribunal, Toyota aurait omis de déposer un tel rapport environ 78 fois entre 2005 et 2015. Lorsqu'elle a présenté un rapport en 2015, elle a constaté qu'elle traitait d'un problème qui existait déjà huit ans auparavant. "Les actions de Toyota sapent le système d'autodéclaration de l'EPA et ont probablement conduit à reporter ou à éviter les rappels liés aux émissions. Cela a profité financièrement à Toyota et a conduit à des émissions polluantes excessives". En d'autres termes : Toyota a délibérément mis en circulation des voitures trop polluantes pour faire des profits.

Guerre du pétrole

La position de Toyota dans la "guerre du pétrole” qui a fait rage aux États-Unis ces dernières années rend l'affaire encore plus pénible. Le président américain, Donald Trump, a voulu inverser les normes d'émission introduites par son prédécesseur, Barack Obama. Certains constructeurs se sont opposés à ces plans parce qu'ils pensaient qu'ils les mettraient en situation de désavantage concurrentiel à long terme sur d'autres marchés où les normes sont plus strictes. D'autres constructeurs automobiles se sont rangés du côté de Trump et ont accueilli avec enthousiasme les normes plus laxistes. Toyota... a rejoint ce dernier camp. La falsification dans laquelle elle est maintenant prise explique en partie cette position...