Lorsque Tesla a lancé sa Model S en 2014, pratiquement dépourvue de bouton physique et avec une commande entièrement effectuée à travers l’écran tactile central, le monde est resté bouche-bée. Ce petit fabricant est venu de nulle part avec un concept particulièrement novateur. Aujourd'hui, l'idée est largement imitée - il suffit de regarder le tableau de bord de la nouvelle Mercedes Classe S - mais Tesla paie désormais comptant pour son rôle de pionnier. La mémoire flash de l'ordinateur derrière cet écran central n'a pas de vie éternelle et tombera en panne d'ici 4 à 5 ans. En conséquence, l'écran central ne peut plus être utilisé et donc de nombreuses fonctions ne peuvent plus être commandées, tandis que la caméra de recul devient également indisponible. En raison de cette dernière évolution, la NHTSA (l'agence de la sécurité routière américaine) veut maintenant obliger Tesla à procéder à un rappel : la marque devrait installer une mémoire plus forte et plus résistante à l'usure dans toutes les voitures où la mémoire peut devenir défaillante. Une caméra de recul est obligatoire aux États-Unis depuis un certain temps déjà et si elle ne fonctionne pas, la voiture n'est pas conforme.

Pas toutes

Depuis le lancement de la Model 3 en mars 2018, toutes les voitures Tesla contiennent une mémoire beaucoup plus moderne et plus forte. Le problème ne concerne donc que les exemplaires des Model S et X construits avant mars 2018. D'ailleurs, Tesla est très conscient du problème et a essayé d'éviter un rappel obligatoire en doublant la garantie sur la puce, de 4 ans/80 000 kilomètres à 8 ans/160 000 kilomètres. Mais la NHTSA n'est pas prête à se contenter de cette solution fourbe et veut que Tesla rappelle et traite de manière proactive toutes les voitures. La marque dispose de deux semaines pour justifier son contre-arguent au rappel massif mais si elle ne parvient pas à convaincre la NHTSA, Tesla sera contraint d’employer des moyens légaux.