Bien sûr, un président français doit conduire une voiture française. Même si aucune marque française n'ait eu dans sa gamme une véritable berline de luxe à la façon d’une Mercedes Classe S ou d’une Jaguar XF, semble-t-il. Au fil des décennies, cela a fait en sorte que le chef d'État français a régulièrement été vu dans des modèles quelque peu remarquables. Choisissons-en quelques-uns...

CITROËN DS

Malgré tout, la Citroën DS est peut-être le meilleur choix pour la "voiture de président". La DS était formidablement confortable, infiniment élégante et - peut-être plus important encore - pouvait continuer à rouler même si certains de ses pneus étaient à plat. Cela a été démontré sous le règne du président Charles De Gaulle, qui utilisait une Citroën DS 19 - initialement non adaptée - pour ses déplacements officiels. Lors d'une fusillade, deux pneus ont été arrachés, mais grâce à sa suspension hydropneumatique inventive, la DS a pu amener De Gaulle en sécurité avec une relative facilité. Plus tard, le Président a de nouveau opté pour une DS, mais cette fois avec une carrosserie adaptée et blindée.

CITROËN C6

Dans la lignée de la Citroën DS, la Citroën C6 a vu le jour, après quelques hauts et bas. Ce modèle a été la voiture officielle de Jacques Chirac, puis de Nicolas Sarkozy, un président qui n'avait pas peur des projecteurs. La C6 était peut-être la voiture idéale pour cela pour deux raisons : son design unique reprenait grosso modo les lignes de la Citroën DS originale, et très peu de C6 ont été vues sur les routes, ce qui permettait à l'une d'entre elles de sortir du lot. La C6 était également disponible avec de puissants moteurs V6 et la traditionnelle suspension hydropneumatique pour un confort ultime.

PEUGEOT 607 PALADINE

Cette Peugeot 607 Paladine est peut-être l'une des voitures officielles les plus remarquables qui aient jamais orné le garage présidentiel en France. Cependant, c'est aussi probablement la voiture qui a connu la plus courte période de service, puisque cette 607 n'a vu le jour qu'une seule fois. Peugeot avait déjà construit la Paladine en 2000 en tant que concept-car et la voiture n'était donc pas destinée à être utilisée dans la pratique. Lors de l'investiture du président Sarkozy - huit ans plus tard - la décision a été prise d'utiliser la voiture une fois. Pour l'occasion, sa partie avant a reçu le lifting que la 607 avait reçu entre-temps. La Paladine était plus longue d'un demi-mètre que la 607 moyenne et avait un toit pliant en métal à l'arrière, comme la Peugeot 207 CC de l'époque.

RENAULT VEL SATIS

Si la Peugeot 607 Paladine est la voiture d'État française la plus remarquable, la Vel Satis est probablement la moins remarquable. Si discrète, en fait, que la plupart des gens ne savent pas qu'il s'agit d'une voiture de luxe. Car c'était bien là le but de la Vel Satis : réinventer la voiture de luxe en format de compacte. La voiture de service a été allongée de quelques centimètres, mais cela ne change rien au fait que la Vel Satis ressemble toujours à une Megane gonflée aux vitres obscurcies. Le fait que ce soit Nicolas Sarkozy, entre autres, qui ait écarté la Citroën C6, un peu plus flamboyante, pour cette voiture rend la chose encore plus étrange.

RENAULT SAFRANE BITURBO

Cette Renault semblait également assez ordinaire à première vue, mais les présidents français ont dû y voir quelque chose. Pendant les mandats de Mitterrand et de Chirac, pas moins de cinq Safran sont passés en revue, mais la plus remarquable fut la dernière. Il s'agissait d'une Safrane Biturbo, équipée d'un moteur V6 de 3,0 litres avec - oui - deux turbos, développant 262 ch. Maintenant, admettez-le : ça ou une Classe S ? Non…personne ?